L'année 2007 marque également l'épreuve du deuxième album pour Bobby Valentino. Son premier essai éponyme sorti en 2005 avait fait sensation, notamment grâce aux deux grosses prods Tim & Bob, Slow Down et Tell Me. Pourtant, la galette d'une longueur totale de 17 tracks s'était révélée au finale assez plate et ennuyeuse, avec un enchaînement de ballades totalement dénuées d'émotions. Par conséquent, je n'attendais pas beaucoup de ce LP sophomore.

Cependant, à la sortie du tout 1er single Turn The Page, mister Bobby V m'avait mis une petite claque. En effet, outre la prod excellente signée Darkchild, c'est surtout le niveau vocal du jeune artiste qui m'avait interpellé. Je trouvais qu'il avait pas mal progressé, malgré son timbre de voix d'origine assez limité. Et bien qu'elle ait consommée déjà plusieurs mois d'écoute, pour moi cette track reste encore une des meilleure de l'album à ce jour.
Par la suite, le LP a été repoussé de nombreuses fois, jusqu'à ce mois de mai qui dévoile donc Special Occasion, titre laissant présager quelques autres bonnes ballades. Toutefois, c'est avec un son bien cadencé que V Tino revient totalement "in da game", et lui promet par ailleurs pas mal de ventes. Cette opportunité lui a été offerte par le producteur populaire du moment Timbaland qui ressort une prod r&b/electro assez proche de My Love, où The Clutch vient en plus prêter sa plume. Bon ok c'est du déjà vu, mais avec un refrain et un bridge aussi bien léché, ça ne peut être qu'efficace. L'autre collaboration Timbo / The Clutch, Rearview, fait également parti des morceaux à retenir. Malgré un niveau vocal moyen, le refrain encore une fois est catchy et Ludacris apporte avec succès son petit grain de sel. Dans le même genre, on retrouve également Checkin' For Me, avec un snare qui claque bien et où Bobby V dévoile son jeu de player, puisqu'il a lui même participer à l'écriture du morceau. Enfin, on notera la prod B Cox pour How 'bout It, qui comme à son habitude délivre une mélodie piano mélancolique, qui colle d'ailleurs parfaitement aux lyrics de cette petite déclaration.

Néanmoins, après un début de LP assez bien fourni, arrivé à la deuxième moitié de l'opus, le plaisir d'écoute s'estompe peu à peu et la tracklist commence à s'essouffler. Je reproche à ce second opus exactement le même défaut qu'à son grand frère, sur la fin les ballades s'enchaînent et se ressemblent, la voix de Bobby V devient lassante, l'impression qu'il chante tout le temps sur le même ton se fait sentir.
Les productions Tim & Bob de Can't Wait Til' Later et I Was Wrong sont monotones. Quant à celle de Only Human, déjà utilisée par 112 sur Stay With Me, V Tino n'arrive pas à en tiré partie. Même la reprise de Babyface Soon As I Get Home ne viendra pas sauver mes petites oreilles; l'élève étant encore à des années du maître. Dommage, car certaines instrus sont vraiment bonnes, je pense notamment aux deux prods de Darrell Allamby, Home Is Where You Belong et Over & Over, superbement bien travaillées, mais la voix de l'artiste est un obstacle qui m'empêche malheureusement de les apprécier totalement.

Finalement, un deuxième album certes au dessus du premier mais tout de même assez moyen. Bobby Valentino s'obstine à pondre des album de plus de quinze tracks majoritairement composés de ballades alors que c'est sur les mids et les uptempos qu'il excelle le mieux.

Par Roger.